La réaction immédiate la plus forte après un avortement est une sensation de soulagement. Chaque femme réagit différemment à l’avortement. Il n’y a pas de règles sur le sujet. Toutefois l’avortement est traumatisant et les conséquences psychologiques se manifestent en général un peu plus tard, (un mois, un an, dix ans après). Les femmes concernées témoignent des sentiments profonds de culpabilité, d’angoisse, de sentiment de perte, de dépression, de colère et de léthargie, sentiments accompagnés parfois de tentatives de suicide.

Refuser d’admettre l’existence de complications psychologiques après un avortement chez la femme, démontre un manque d’attention aux besoins et aux ressentis des femmes. Elles sont souvent mal renseignées ou peu préparées à faire face aux problèmes psychologiques suite à une IVG. Quand elles en souffrent, on essaie de les convaincre que leur douleur n’existe pas ou qu’elles ont voulu l’avortement, que c’était finalement leur décision. La dénégation les empêche de se rétablir.

Comment se reconstruire après un avortement ?

La grossesse a établi un lien biologique très précoce entre la mère et l’embryon. Sa perte, même voulue, nécessite un détachement lors du processus de deuil.

Beaucoup de femmes s’interdisent de nommer leurs souffrances et d’en parler. Elles pensent qu’elles doivent assumer seule leur choix. Alors, la femme survit, mais fuit ses problèmes, s’enferme sur son mal-être. Il est donc important de se donner le droit de parler, de pleurer, de s’autoriser à dire ce qu’on a sur le cœur.

Oublier ? Ce ne sera jamais possible, mais, par contre, il est possible d’apaiser les douleurs et de soulager son être intérieur : on peut

• sortir du déni
• accepter et exprimer son ressenti en parlant de son avortement à une personne de confiance
• accorder à l’enfant une place dans sa vie en lui donnant par exemple un nom, ce qui aide à faire son deuil
• se pardonner à soi-même, sinon on reste dans une attitude destructrice envers soi et les autres (enfants, conjoint…)